Les nouveaux justiciers de la corruption

Les nouveaux justiciers de la corruption

Le Hezbollah ne se gêne pas d’affaiblir le mouvement Al-Moustaqbal,en suggérant que ce dernier est responsable de la situation économique difficile dans laquelle se trouve le Liban... Ceux qui sombrent dans la corruption, la pratiquent et protègent les corrompus ne peuvent prétendre d’aucune manière lutter contre.
La lutte contre la corruption, un slogan lancé par le Hezbollah - parmi de nombreux hommes politiques libanais - il y a peu de temps par son Secrétaire général, qui a constitué un comité pour suivre ce dossier. Le premier dossier ouvert par le parti concerne le mandat du Premier ministre Siniora, avec des prétentions que son gouvernement ait lapidé 11 milliards de dollars. Beaucoup d’observateurs se demandent quant aux raisons qui ont poussé ce parti à choisir ce dossier, surtout le choix du mandat du Premier ministre Siniora.
Le parti prétend détenir des dossiers, sur la base d’un audit accompli par le ministère des Finances. Et qu’il évoque ce dossier actuellement de peur de dépasser la période légale de prescription.
Certains pensent que l'image du parti a commencé à ternir à partir du Venezuela en particulier, avec des rumeurs d'implication dans le blanchiment de capitaux et contrebande de drogue. Oubliant que l’image qu’il a voulu présenter aux Libanais était ébranlée depuis de nombreuses années, en particulier le jour de l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et des événements qui ont suivi, notamment le 7 mai, où il a outrepassé les limites, vandalisant Beyrouth et le Mont Druze, avec un étalage de forces qui vise à terroriser ses concitoyens. Tout en sachant que personne au Liban n’ait L’intention? de désarmer le Hezbollah par la force.
Cette image, que le Hezbollah veut véhiculer le concernant, à savoir un parti incorruptible, noble et prestigieux, n’existe plus, du moins chez les gens qui s’opposent à lui. Un nombre assez conséquent, en tout cas, mais malheureusement, sans une voix les représentant. Surtout suite aux arrangements conclus par les Libanais, sous prétexte de sauvegarder la stabilité. Comme si l'un des partis qui représentaient le groupe anti-Hezbollah du 14 Mars pouvait ébranler la stabilité d'une rue de Beyrouth.
En tout état de cause, le Hezbollah a entamé la campagne anti-corruption en accusant Siniora, sans le nommer, d’avoir dilapidé le budget de son ministère, à savoir 11 milliards de dollars entre 2006 et 2009. La réponse du président Siniora fut sévère, réfutant les accusations de ces nouveaux perquisiteurs.
Il n’est point de problèmes de demander des comptes à un responsable au sujet de sa manière de gérer, car une des missions des députés, consiste à contrôler le gouvernement. Le comble est de poser ces questions, dix ans après les faits, sujet des prétendus doutes de député. Chose qui prouve au moins que ce dernier, n’ait pas accompli son devoir, pour laquelle il a été élu, tout au long de ces dix ans. Deuxièmement, cet élu, représentant d’un parti, n’ayant aucun respect ni pour l’État libanais ni pour son budget. Car faut-il le rappeler, il est déjà accusé d’être impliqué dans des opérations de blanchiment d’argent et admet avoir reçu de l’argent en provenance de l’Iran, sans pour autant s’acquitter du devoir conséquent envers le fisc.
Le dernier à pouvoir évoquer la corruption est le Hezbollah et ses responsables. Il est clair que cette campagne a des dimensions n’ayant aucun lien avec la lutte contre la corruption.
Si le Hezbollah aurait été sérieux dans sa prétendue lutte contre la corruption, il aurait permis à l’État et à ses représentants d'entrer dans les zones sous son contrôle, pour la collecte des impôts, que pour délivrer une convocation judiciaire ou arrêter un recherché. Ceci sans se référer à chaque fois, au responsable de la coordination au Hezbollah, Hadj Wafik Safa, à chaque fois que l’Etat compte entrer dans une zone qui lui est interdite.
Si le parti était vraiment sérieux dans sa lutte contre la corruption, il aurait demandé de dégraisser l’Etat d’un excédent de 60 mille postes de fonctionnaires. Aussi, il aurait demandé la fermeture du Fond du Sud. Seulement, ces deux questions, ont un lien avec son allié chiite. Si le parti est réellement en lutte contre la corruption, il aurait constaté les informations fournies par la députée Paula Yacoubian lors de l'une de ses apparitions télévisées. A savoir ses accusations à l’encontre du ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, d'avoir perçu une commission de 8% de navires fournissant l’électricité de manière à compenser l’incapacité des centrales libanaises à assurer une couverture totale des besoins. Sauf que le parti n’a d’autres visions que l’accusation du mouvement Al-Moustaqbal et ses symboles.
Qu'y a-t-il derrière la lutte contre la corruption menée par le Hezbollah?
Il a plusieurs considérations. La plus importante, les accusations le concernant, à savoir le blanchiment de capitaux, le trafic d'armes et la facilitation de la traite des êtres humains. Accusations corroborées par l'ancien chef du Renseignement vénézuélien Hugo Carvajal.
Par conséquent, le parti veut couvrir les accusations au niveau libanais, en présentant une image contraire à la réalité. Semant les troubles chez certains : Comment un parti «ayant libéré le Liban» et prétendant lutter contre la corruption, peut être impliqué dans des actions illégaux et immoraux à l'étranger?
Ensuite, bien sûr, le Hezbollah ne se gène pas d'affaiblir encore plus Al-Moustaqbal, en suggérant que ce dernier est responsable de la situation économique difficile au Liban.
Quiconque se noie, corrompu et protège des personnes corrompues ne peut jamais prétendre lutter.


font change